Il existe divers types de systèmes de vote électronique et mécaniques, certains ayant recours à une technologie créée spécifiquement à des fins électorales. Ces systèmes sont surtout en usage aux États-Unis et, dans une plus faible mesure, dans quelques autres pays.
Les systèmes les plus courants de vote électronique et mécaniques comprennent :
- les systèmes mécaniques de vote et de compilation;
- les systèmes de vote et de compilation par carte à perforer;
- les systèmes de vote et de compilation par lecteur optique; et
- les systèmes de vote électronique par enregistrement direct (EED)
Les systèmes mécaniques de vote et de compilation
Les systèmes mécaniques de vote à levier sont maintenant considérés comme une technologie démodée et sont en voie de disparition. Le premier a été utilisé à Rockport dans l'État de New York en 1892 et son usage se répandit au point que, durant les années 1960, plus de la moitié de la population des États-Unis utilisait ce mécanisme de vote. Lors de l'élection présidentielle américaine en 1996, seulement 20,7 % des électeurs l'ont utilisé.
Selon ce type de système, un levier est attribué à chacun des candidats. Après son entrée dans l'isoloir, l'électeur active un levier spécial qui ferme automatiquement le rideau de l'isoloir et qui met en marche le mécanisme de vote. L'électeur utilise alors les différents leviers pour indiquer ses choix de candidats, mais le système ne lui permet pas de voter pour plus de candidats qu'il en a droit. Une fois que l'électeur a fini de voter, il utilise le levier automatique qui ouvre le rideau et qui remet en fonction les leviers de vote pour l'électeur suivant.
L'usage de chaque levier active une roue mécanique qui lui est reliée et qui sert à compter un vote. À la clôture du vote, la position des roues indique le nombre de votes obtenus par chaque candidat.
Une autre forme de vote mécanique est celui utilisé en Gambie selon lequel l'électeur vote en introduisant une bille dans la machine qui compte automatiquement le nombre de billes pour chaque candidat.
Les systèmes de vote et de compilation par carte à perforer
Ces systèmes permettent à l'électeur de voter en perforant son bulletin de vote en regard du nom du candidat de son choix au moyen d'un dispositif spécial de perforation. L'électeur insère ensuite son bulletin dans une machine informatisée qui compte les votes au bureau de vote même. Dans d'autres cas, le bulletin est déposé dans une urne qui, à la clôture du vote, est transportée vers un centre de dépouillement.
Deux systèmes courants de vote par carte perforée utilisés aux États-Unis sont ceux qu'ils appellent le «Votomatic» et le «Datavote». Le premier utilise un bulletin de vote que l'électeur peut perforer vis-à-vis du numéro correspondant au candidat de son choix mais dont le nom n'apparaît pas sur le bulletin. La liste des candidats et leur numéro correspondant, de même que des directives sont contenues dans un livret séparé. En vertu du deuxième système, les noms des candidats sont imprimés sur le bulletin de vote vis-à-vis de l'espace de perforation correspondant.
Un système de vote par carte perforée et de compilation informatisée a été utilisé pour la première fois aux États-Unis en 1964 dans deux comtés de l'État de la Georgie pour les élections primaires à la présidence.
Plusieurs systèmes américains de vote par carte perforée sont graduellement remplacés par des systèmes plus perfectionnés, mais lors des élections présidentielles de 1996, 37,3 % de la population les utilisaient encore.
Les systèmes de vote et de compilation par lecteur optique
Il existe quatre types principaux de technologie de lecteurs optiques, soit :
- la lecture optique de marques (LOM);
- la reconnaissance optique de caractères (ROC);
- la reconnaissance intelligente de caractères (RIC);
- la technologie de présentation en images (TPI).
Voir Lecteurs optiques pour plus de détails sur ces types de technologie. La plupart des systèmes de vote par lecteur optique utilisent la technologie LOM connue aux États-Unis sous le nom de «Marksense ».
En vertu de ces systèmes, on remet à l'électeur un bulletin de vote sur lequel les noms des candidats sont imprimés, suivis d'un symbole quelconque comme le contour d'un rectangle, d'un cercle ou d'une flèche que l'électeur remplit au choix. Il insère ensuite son bulletin dans un appareil de comptage de vote informatisé ou, dans certains cas, les bulletins sont déposés dans une urne et transportés vers un centre de dépouillement. L'appareil de comptage lit les marques des électeurs, enregistre les votes pour chaque candidat dans une banque de données et émet les résultats.
Lors des élections présidentielles de 1996 aux États-Unis, 24,6 % des électeurs ont voté au moyen des systèmes «Marksense» qui sont utilisés de plus en plus pour remplacer les appareils à levier à cartes perforées.
Depuis les années 70, les systèmes LOM, en plus d'être utilisés pour voter, servent à plusieurs autres fins comme les examens scolaires et universitaires, les recensements démographiques et les loteries. Les systèmes LOM et RIC qui sont apparus par la suite sont plus complexes et moins exacts, et n'ont pas été très utilisés pour voter. Les systèmes LOM sont bien adaptés aux modes de scrutin majoritaire et de liste en vertu desquels les électeurs peuvent faire des choix simples indiqués par une seule marque. Ils ne se prêtent pas facilement aux modes de scrutin plus complexes comme le vote préférentiel ou le vote unique transférable selon lesquels l'électeur doit numéroter ses choix de candidats dans un ordre préférentiel, et leur usage pour ces scrutins a jusqu'à maintenant été limité. Cependant, le degré d'exactitude des systèmes RIC étant à la hausse, les modes de scrutin plus complexes pourraient possiblement y recourir plus fréquemment dans les années 2000.
Les systèmes de vote électronique par enregistrement direct (EED)
Le développement technologique croissant des ordinateurs au cours des années 1990 a abouti au type le plus récent du système de vote EED qui permet à l'électeur d'enregistrer son vote directement sur un écran tactile ou par bouton-pressoir entre autres. Il peut aussi permettre l'usage d'un clavier électronique pour marquer un bulletin en blanc dans certains cas. Le EED élimine le besoin de bulletins de vote imprimés.
Les votes sont saisis dans la banque de données de l'ordinateur sur disque dur, sur disquette, sur CD-ROM ou sur une carte à puce intelligente. Certains systèmes copient les données de vote sur plus d'un médium à des fins de sécurité ou de vérification. En Belgique, par exemple, les données sont saisies et sur le disque dur et sur la carte à puce intelligente qu'utilise l'électeur qui, après avoir voté, la dépose dans l'urne de vote. Si par malheur le disque dur faisait défaut, les cartes pourraient alors servir pour le dépouillement. On peut également les utiliser pour effectuer une vérification des données du disque dur, au besoin.
Une fois le vote terminé, les données des divers bureaux de vote sont fusionnées dans un ordinateur central qui fournit le résultat final du vote. Les données peuvent être acheminées vers l'ordinateur central sur disquettes ou sur un réseau reliant les ordinateurs.
À part la Belgique, qui a eu recours au système EED durant les années 90, ce genre d'application est en grande partie utilisée aux États-Unis où, lors de l'élection présidentielle de 1996, 7,7 % des électeurs l'ont utilisée.
Au cours des années 90, on a commencé à utiliser le système EED pour voter par Internet lors d'élections autres que gouvernementales. Ce fut le cas aux États-Unis en 2000 où un petit nombre d'électeurs ont voté de cette façon lors de l'élection primaire pour la présidence. On s'attend à un accroissement du recours à des systèmes de vote EED par Internet durant les années 2000 au fur et à mesure que l'Internet et les numéros d'identité personnelle (NIP) deviendront plus sécuritaires (voir Internet).
Depuis les années 90, on a commencé à utiliser des systèmes de vote EED selon lesquels l'électeur peut utiliser un clavier à touches de téléphone pour enregistrer son NIP et son vote directement dans un ordinateur central en suivant des directives vocales préenregistrées.
Ces systèmes de vote à distance par Internet ou par téléphone soulèvent certains points problématiques qui traitent de l'identification de l'électeur (voir Systèmes d'identification personnelle).